20h00 - Conférence - 3 €
Peur, « sécuritarisme » et érosion de l’action politique des dominés
Par Salvatore Palidda, professeur de sociologie à l’Université de Gênes, spécialiste de l’évolution des rapports entre Etat et société, notamment au niveau des questions de sécurité, de police, de migrations et d’européanisation. Parmi ses nombreuses publications en italien, anglais ou français : The change in the security paradigm in Europe as new practices in citizenship (Elise, 2005), La coproduction de la sécurité en Italie (CERDAP-PUG, 2003), Polizia postmoderna. Etnografia del nuovo controllo sociale (Feltrinelli, 2000), Délit d’immigration. La construction sociale de la déviance et de la criminalité parmi les immigré en Europe (COST-Communauté Européenne, 1996).
De tous temps, la sécurité et l’insécurité ont préoccupé les sociétés et leurs dirigeants en tant qu’éléments cruciaux de l’ordre, de la paix et de la cohésion sociales. Aujourd’hui, depuis la « grande transformation » induite par la globalisation, les logiques sécuritaires et la définition de nouveaux dangers ou ennemis qui l’accompagne permettent de réintroduire un autoritarisme violent dans des sociétés toujours plus « libéralisées ». En aggravant toujours plus l’asymétrie entre un pouvoir omnipotent et des populations conditionnées par la peur au consensus permanent, le « sécuritarisme » ne risque-t-il pas de remettre en cause la participation citoyenne et la négociation pacifique propres à la démocratie ?
|