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© Muhammed Muheisen / AP

Jordanien, né à Jérusalem en 1981, Muhammed Muheisen travaille comme photographe pour Associated Presse depuis 2001 et est actuellement chef photographe au Pakistan. Il a couvert pas mal de grands événements du Moyen-Orient, d'Asie et d'Europe et reçu de nombreux prix internationaux (deux fois lauréat du prix Pultitzer, photographe de l'année pour Time Magazine, participant à la prestigieuse Masterclass Joop Swart de Wolrd Press Photo…). En tant que reporter de guerre, Muhammed Muheisen réalise des photos chocs, telles qu’attendues par les médias et le public, en Irak, en Palestine, en Afghanistan, au Yémen, en Syrie, au Pakistan… Parallèlement à ces commandes journalistiques, il réussit à saisir des images plus surprenantes, des images qui déroutent parce qu’elles ne correspondent pas aux clichés. Au-delà ou en deçà des tragédies des populations martyrisées, des villes dévastées et des corps disloqués, son regard donne à voir la vie qui insiste, résiste et persiste telles ces végétations qui poussent à travers les fissures des ruines arides. Toute la démarche artistique de Muhammed Muheisen vise à titiller l’histoire prévisible par des histoires inattendues. “La guerre est si dure que j’essaie de montrer combien la vie est précieuse” confie-t-il. Ses photos et, plus encore, leur substance – les existences dont elles captent des instants parfois magiques – sont des leçons de vie qui apprennent à déceler la lueur dans l’obscurité, à colorer la grisaille et à recouvrer la vie derrière la mort. Des invitations à rebondir et à brandir le poing. Même au comble des calamités et des conflagrations, la vie continue. Les héros du quotidien commencent par simplement survivre. Ils cherchent à préserver leur dignité. Ensuite, ils réaffirment la vie avec joie ou malice. Ils s’organisent pour qu’elle reprenne ses droits et finalement ils se redressent et manifestent pour faire entendre leur voix. Une exposition percutante et poétique, tout en légèreté et en intensité, en décalage et en décollage. Un regard original et curieux qui souligne l’extraordinaire de l’ordinaire, l’imagination du dénuement, la fragilité de l’espoir et l’énergie du désespoir.

Les photos exposées au KVS ont été produites par le Festival International de Photojournalisme Visa pour l’Image – Perpignan.